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Plus de réseaux sociaux égalerait moins de volume d'entraînement

Temps de lecture : 3 minutes.
Une recherche récente étudie l'impact de l'usage des réseaux sociaux sur le volume d'entraînement. On y jette un oeil dans cet article.
Article maison / 29 avril 2024
Rédaction: Christian Pilon, partenaire

À l'ère du numérique, l'usage des réseaux sociaux est scruté de toute part. Sommeil, santé mentale, estime de soi, concentration, compétences sociales et relationnelles, la liste est longue. Il n'est pas étonnant que certaines recherches commencent à s'attarder sur l'impact de cet usage sur l'entraînement. Nous en sommes au début, les échantillons sont faibles, mais on s'y intéresse dès maintenant avec une recherche brésilienne.

Selon cette dernière, la fatigue mentale créée serait au premier plan pour expliquer un volume d'entraînement moindre. On parlerait d'une diminution de 29%! Pas négligeable! Pour une série de 3 X 10, vous laisseriez de 8 à 9 répétitions sur la table. Explorons cette étude pour voir de quoi il en retourne.


Présentation de l'étude

Bien que l'échantillonnage soit limité, l'étude mérite notre attention au vu de la structure et des tests mis en place. Elle a évalué les effets immédiats de l'utilisation de réseaux sociaux sur téléphone intelligent pendant 30 minutes sur les performances de seize adultes régulièrement entraînés. Les participants ont effectué trois séries de demi-squats à 80% de leur capacité maximum en visant 15 répétitions. Des pauses de trois minutes entre les séries étaient accordées.


Méthodologie

SIMPLE VS
DOUBLE AVEUGLE

Dans une étude pharmaceutique, il est courant d'utiliser une méthodologie en double aveugle avec l'administration d'un placebo. Dans certains contextes, les participants sont conscients du traitement ou de l'intervention qu'ils reçoivent, ce qui rend impossible l'utilisation du double aveugle. C'est le cas dans cette étude où les participants sont informés de l'intervention pré-entraînement. Pour les chercheurs, l'analyse des résultats peut néanmoins être réalisée en aveugle, c'est-à-dire qu'ils ne savent pas à quelle intervention spécifique chaque résultat correspond. En maintenant cette ignorance, il est possible de réduire les biais.

L'équipe a opté pour un protocole croisé et randomisé, permettant une comparaison directe et fiable entre deux interventions sur les mêmes participants. Un insu simple (ou simple aveugle) du côté chercheur complétait l'approche.

Les participants ont été soumis à deux conditions expérimentales: l'utilisation de réseaux sociaux sur téléphone intelligent et le visionnage d'un documentaire comme contrôle. À noter que les capacités avant l'une ou l'autre des interventions ont été évaluées. L'utilisation du documentaire comme contrôle est utile pour que les participants partagent un point de départ similaire. Selon l'hypothèse de cette recherche, on réussit à induire une fatigue mentale aussi équivalente que possible avec ce subterfuge. Ce contrôle sert également à évaluer si les réseaux sociaux ont un «surcoût».

Les variables mesurées incluaient la charge de travail totale, l'évaluation de l'effort perçu (RPE) et les variables mécaniques durant l'exercice. La charge de travail totale correspond au nombre de kilogrammes soulevés. C'est cette donnée qui nous intéresse le plus.


Résultats

Les résultats présentés soutiennent que la consultation des réseaux sociaux sur un téléphone intelligent avant l'entraînement a un impact tangible. Après avoir utilisé leur téléphone, les participants ont montré une augmentation significative de la fatigue mentale perçue et une réduction notable de la charge de travail totale, avec une baisse de 29%. En comparaison, la réduction dans la condition de contrôle (visionnement d'un documentaire) était de seulement 14.8%. Cela souligne une différence nette d’environ 14.2% en défaveur de l'utilisation du téléphone intelligent. De manière intéressante, il n'y avait pas de différence significative en matière d'effort perçu, de motivation, de variables mécaniques intrasérie, ou de concentration de lactate dans le sang entre les deux conditions.


Discussion

Selon les auteurs de la recherche, l'étude souligne une influence psychologique, plutôt que physiologique. Malgré des niveaux d'effort et de motivation similaires, les participants exposés au téléphone avant l'exercice ont rapporté une fatigue mentale plus élevée et ont réalisé moins de répétitions, suggérant que la charge cognitive liée à l'interaction avec le téléphone pourrait entraver la capacité à soutenir des entraînements de bonne intensité.

La recherche actuelle a bien étudié la fatigue mentale. Elle affecterait les performances physiques à travers des mécanismes perceptuels et cognitifs. Il est donc logique de penser que consulter des réseaux sociaux pendant 30 minutes n'est pas neutre.

Il est cependant important de revenir sur l'échantillonnage de l'étude. Les chercheurs soulignent d’ailleurs cet aspect comme étant une faiblesse. Côté positif, les caractéristiques sont intéressantes, car elles sont représentatives d'une bonne partie de nos membres (18 à 36 ans - 3X/semaine depuis au moins une année), mais le nombre demeure faible avec 16 participants.


IMPLICATION

Cette étude met donc en lumière les inconvénients potentiels de l'utilisation du téléphone intelligent avant de s'engager dans des activités physiques nécessitant une bonne concentration et un effort physique soutenu. Elle ouvre la voie à des recherches plus approfondies.

L'environnement numérique continuera à aider dans plusieurs domaines, tout en nous mettant au défi dans d'autres. Alors que les téléphones sont omniprésents dans notre quotidien - nous approchons les 2 h 30 d'usage quotidien des réseaux sociaux selon certaines statistiques - comprendre les impacts sur nos capacités physiques, entre autres, peut nous aider à faire un usage raisonné.

Pour son entraînement, par précaution, éviter un tel usage semble sage. Vous avez probablement déjà un avis sur le sujet ? On peut aussi faire un test pour soi-même et voir, sur une séance récurrente, si on perçoit un impact. On sera heureux de vous entendre sur nos réseaux sociaux où vous trouverez une publication sur cet article >FB< / >IG<.


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RÉFÉRENCES

Mental fatigue from smartphone use reduces volume-load in resistance training: a randomized, single-blinded cross-over study / Gantois et al, 2021

Effects of social media on smartphone use before and during velocity-based resistance exercise on cognitive interference control and physiological measures in trained adults / Sousa-Fortes et al, 2022

Mental fatigue impairs physical performance in humans / Marcora et al, 2009

Average time spent on social medias (2013-2023) / Data Reportal - gwi.com