Locomotion

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Le soulevé de terre, comment, pourquoi et variantes

PAR: YOVANN CAMIRÉ
ENTRAÎNEUR

B.Sc. Sciences de l'activité physique

10 avril 2023 / Article maison

Le soulevé de terre occupe le podium des incontournables de l'entraînement athlétique avec le squat et le développé couché.

Sur ce podium, il occupe une place spéciale en raison de la flexion aux hanches qu'il impose. Il fait travailler la chaîne postérieure comme nul autre exercice. Le dos et les trapèzes sont de la partie. En termes de retour sur investissement, difficile de faire mieux.

Pourquoi faire le soulevé de terre ?

En entraînement athlétique, l’utilisation de patrons moteurs est prépondérante. Pour le bas du corps, on fera appel au squat (squat pattern) et à la flexion-hanche (hinge pattern) surtout. Le soulevé de terre fait partie cette deuxième catégorie.

L’intérêt de travailler avec ce type de patron moteur, au-delà des gains physiques apportés, se situe au niveau de l’efficacité. Lorsque quarante-cinq à soixante minutes sont disponibles pour l’entraînement, il est intéressant d’éviter au maximum les mouvements sous-optimaux. Faire deux exercices alors que l’on pourrait en faire seulement un, pour le même travail, n’est pas gagnant.

Le soulevé de terre fait travailler les jambes (quadriceps et ischiojambiers), nos fessiers et adducteurs (muscles à l’intérieur des cuisses, surtout via la variation sumo), notre bas du dos, nos dorsaux et nos trapèzes. Difficile de faire plus avec un mouvement !

Il sera donc utile d’intégrer une variation de soulevé de terre dans la majorité des programmes d'entraînement. Comme le squat s’attaque également au bas du corps, il sera fréquemment proposé comme comparse. Ces deux exercices permettent de déplacer des charges importantes et solliciter le plus de muscles. Un programme qui les combine est gage d’un travail complet et efficace pour cette zone de l’anatomie.

Est-ce que le soulevé de terre est dangereux ?

La charge utilisée pour le soulevé de terre est importante. On peut ainsi argumenter que le risque est plus grand. Ceci dit, tous exercices comportent des risques. La fréquence, le volume et l'intensité des entraînements combinés à une récupération déficiente sont bien plus souvent à blâmer que la charge lors de blessures.

Les risques associés au bas de dos sont souvent évoqués lorsque l’on parle du soulevé de terre. Se pencher pour ramasser une charge est synonyme de maux de dos dans notre inconscient collectif. Est-ce le fait de se pencher pour ramasser une charge qui cause le problème ou le fait que notre dos soit très rarement «entraîné» ?

En posant cette question, on ne suggère pas de se pencher sans réfléchir pour ramasser une boîte au sol. L’objectif est de souligner l’importance d’avoir un bas dos solide, capable de performer. Le soulevé de terre peut aider.

Une étude de 2020, avec vingt-cinq participants souffrant de douleurs lombaires non spécifiques, a démontré qu’un programme d'entraînement comprenant le soulevé de terre améliorait grandement les douleurs au bas du dos, ainsi que la gestion de la douleur.

Quelle est la meilleure variante du soulevé de terre ?

Elles ont toutes un but précis et elles peuvent toutes apporter quelque chose. Il n’y a donc pas de meilleure variante. L’amplitude sera différente. L’accent sur un point technique se fera à un moment au niveau de l’extension thoracique, à un autre sur le contrôle de la barre. La position de départ en déficit ou surélevée permettra de mettre l’accent sur un point ou un autre. Le positionnement parfois conventionnel, parfois sumo, modulera la sollicitation musculaire et la position de départ.

Généralités

Le soulevé de terre est un mouvement effectué avec une barre (barre hexagonale ou barre olympique). La charge repose au sol dans la majorité des cas et l’objectif est de se redresser en amenant la barre au niveau des hanches sans flexion des bras. Pour exécuter le mouvement, les éléments suivants s’appliquent à la plupart des variantes:

  • Positionner la barre au-dessus du milieu du pied;

  • Baisser les hanches et fléchir les genoux pour créer un contact des tibias sur la barre;

  • Effectuer une extension lombaire et une extension thoracique en pensant à sortir le fessier vers l’arrière et sortir la poitrine vers le haut ainsi que vers l’avant;

  • Serrer la barre en utilisant les dorsaux. Il faut imaginer que l’on casse la barre en deux avec les mains. Cette action entraîne une légère rotation externe au niveau de l’épaule. La barre est ainsi plus stable et demeure près de vous;

  • Pousser avec les pieds/jambes dans le sol et terminer l'extension avec les hanches.

Les erreurs à éviter

Quelques éléments méritent une attention particulière lors de l’exécution des différentes variations du soulevé de terre. Parmi ceux-ci, nous retrouverons:

  • Un tirage sans poussée;

  • Une déviation horizontale de la barre par rapport au corps;

  • Précipiter sa position de départ.

Il faut garder en tête que le départ d’un soulevé de terre se fait habituellement en poussant avec les pieds dans le sol et que le tirage (extension finale) se fait une fois que la barre passe la hauteur des genoux. Si nous pensons uniquement à tirer, nous limitons le potentiel de production de force et de puissance. Il faut donc une intention au niveau de la poussée vers le sol dès le départ.

Comme évoqué dans les généralités, il faut garder la barre près du corps. En cas de difficultés, la contraction des dorsaux est probablement absente ou insuffisante. Cet engagement est critique pour une gestion efficace de la charge.

La troisième erreur est commune chez les débutants. On se penche, on prend la barre et on se redresse sans trop se poser de questions. Cette précipitation n’a rien pour aider. Il faut garder en tête que le soulevé de terre est un mouvement qui recrute un nombre massif de muscles, il mérite concentration et sérieux. Il faut prendre le temps de se positionner, de repasser les généralités évoquées plus tôt et les points techniques adaptés à la variation choisie.

SIX VARIANTES

AVEC barre hexagonale (trapbar)

La barre hexagonale est un outil indispensable pour apprendre le soulevé de terre. La forme permet de se positionner à l’intérieur pour un meilleur contrôle moteur du mouvement; il est plus facile d’effectuer la levée avec la charge distribuée autour de soi, plutôt que devant soi.

Avec cette barre, deux types de prises sont possibles. La poignée basse est celle qui est qualifiée de standard. Elle est à la même hauteur du sol qu’une barre olympique (une fois montée sur disque.) La poignée haute réduit l’amplitude. Elle permet de partir moins incliné et d’éviter le dernier bout de trajet au retour de la charge au sol. C’est ce dernier segment du mouvement qui donne habituellement du fil à retordre à ceux qui apprivoisent le soulevé de terre.

POURQUOI LE FAIRE

L’utilisation d’une barre hexagonale est utile lorsque l’on apprivoise le mouvement ou pour une position spécifique en lien avec certains objectifs athlétiques.

Côté débutant, la mobilité, la flexibilité, la force ou le contrôle technique sont à développer. Commencer un soulevé de terre de l’endroit standard (avec une barre qui se trouve à mi-tibia) n’est pas toujours facile. Les poignées hautes proposent une bonne position de départ et deviennent un véritable atout lors de l’apprentissage en offrant une amplitude adaptée.

Pour ce qui est de la recherche d’une position spécifique, certains exercices seront mieux servis par un angle plus vertical au niveau du torse. Un saut avec charge sur barre hexagonale est un exemple pour lequel cette position ajustée sera utile. Plus droit, mains sur les poignées hautes, l’athlète pourra plus facilement exprimer sa puissance.

COMMENT LE FAIRE

Nous pouvons travailler le dos ou les jambes selon la hauteur de nos hanches lors de notre position de départ. Une position avec les hanches plus hautes mettra l’accent sur le dos, alors qu’une position de départ avec les hanches basses nécessitera davantage de travail des jambes pour mettre le mouvement en oeuvre. 

Nous l'évoquions dans les généralités, les variations du soulevé de terre ont deux points en commun quant à la position de base à adopter. Une extension lombaire et thoracique doit se faire lors de ce mouvement. Le meilleur moyen d’y arriver est de cette façon:

1. Extension lombaire > Penser à sortir les fesses vers l’arrière;

2. Extension thoracique > Penser à sortir la poitrine vers l’avant et vers le haut (chest up).

Avec ses éléments en tête, positionner ses pieds en enjambant le cadre hexagonal au centre de l’ouverture. Prendre les poignées en leur milieu. Les pieds seront habituellement rapprochés, espacés de façon à ce qu’ils soient sous les hanches. Pour vous donner un repère, cette largeur correspond à une position confortable qui précède un saut vertical.

Il faut ensuite fléchir les genoux et les hanches pour atteindre l’endroit qui correspond au travail souhaité (dos ou jambes). Une fois en place, il faut activer les extensions lombaire et thoracique telles que décrites précédemment.

Pour amorcer le mouvement, il faut pousser dans le sol avec les pieds tout en s’assurant que la distribution du poids se fait sur l’entièreté de la face plantaire (ni trop sur l’avant ou l’arrière du pied). On termine l’extension de hanches en se redressant et en serrant les fesses.

L’indication donnée dans les généralités qui concernent l’utilisation des dorsaux (casser la barre) demeure valide même si la prise est latérale. Il faut forcer en supination (vers l’extérieur) pour un engagement efficace.

Voici ce qu’il faut retenir:

  • Se centrer par rapport à la barre;

  • Baisser les hanches et genoux;

  • Exécuter les extensions lombaire et thoracique;

  • Pousser puis tirer (pousser avec les jambes, tirer avec le dos).


Sumo

POURQUOI LE FAIRE

Selon les proportions anthropométriques et les leviers du corps, le soulevé de terre sumo sera une option plus naturelle pour certaines personnes. Généralement, la « pression » exercée sur le bas du dos est moindre alors que les quadriceps et les fessiers sont davantage sollicités.

Prendre la position de départ est habituellement un peu plus facile, lorsque comparée à un soulevé de terre conventionnel. Il peut donc être utilisé pour les personnes qui ont un dos plus sensible ou fragile tout en conservant les bénéfices associés à la variation classique.

COMMENT LE FAIRE

Il faut commencer une distance plus importante entre les pieds qui doit être plus large que les épaules en pointant ceux-ci dans un angle approximatif de trente degrés vers l’extérieur. Il n’y a pas de largeur standardisée, il s’agit de trouver une position et un angle permettant aux genoux de demeurer dans l’axe des pieds lors de la flexion.

Le milieu du pied sert de repère pour le positionnement de la barre avec un alignement qui va un peu plus vers le talon que l’avant du pied.

Une différence majeure entre la variation sumo et la version conventionnelle, outre la position « large » de départ, est la hauteur des hanches. Celles-ci seront plus proches du sol côté sumo. Il s’agit vraiment de s'asseoir en poussant les genoux vers l’extérieur dans l’axe des pieds. Les tibias seront verticaux, ce qui est un point technique spécifique et unique à cette variante. Les mains seront à l’intérieur des jambes avec une prise à la largeur des épaules. Il faut être attentif, la position basse de départ, où l’on vient s'asseoir, peut influencer le patron moteur. Il faut conserver une flexion-hanche (hinge pattern) et ainsi, ne pas s'approcher d’un patron moteur de type squat.

Une petite astuce pour établir la largeur de la prise est de laisser pendre les bras le long du corps après avoir pris la position au niveau des pieds. Il est fréquent qu’une prise trop étroite soit utilisée avec cette variation ce qui rend l'exécution instable.

Une fois les hanches abaissées, les genoux poussés vers l’extérieur et les mains agrippées à la barre, les incontournables extensions lombaire et thoracique doivent être mis en place. Sans bouger la barre, il faut engager les dorsaux pour bloquer la barre près de soi. 

Une fois la position de départ prise, il faut pousser et tirer tel que décrit dans les généralités. Au risque de se répéter, la majorité des soulevés de terre utilisent cette dynamique. Il faut pousser dans le sol avec les pieds au démarrage et tirer une fois la barre passée les genoux.

Voici ce qu’il faut retenir:

  • Aligner la barre avec le milieu du pied;

  • Prendre un appui large au niveau des pieds qui pointent vers l’extérieur;

  • Positionner les mains à l’intérieur des jambes, à la largeur des épaules;

  • Baisser les hanches en venant s'asseoir tout en poussant les genoux vers l’extérieur dans l’axe des pieds;

  • Garder les tibias verticaux;

  • Exécuter les extensions lombaire et thoracique;

  • Serrer la barre avec les dorsaux;

  • Pousser puis tirer (pousser avec les jambes, tirer avec le dos).


Conventionnel

POURQUOI LE FAIRE

Le soulevé de terre conventionnel est le plus polyvalent et le plus connu. Sa proximité avec les positions de base de l’haltérophilie permet un transfert efficace des acquis vers cette discipline. Cette particularité lui confère un avantage sur les variantes précédentes (barre hexagonale et sumo).

La position de base de la variante conventionnelle permet de charger davantage la chaîne postérieure tout en déployant le plein potentiel de force du mouvement lors de l'exécution. Le tout apporte des résultats optimaux.

La position de départ sera habituellement un peu plus difficile à adopter pour la majorité des gens. L’imposition d’une bonne extension lombaire jumelée à des hanches qui ne doivent pas trop s’abaisser (contrairement à la variation sumo), rend l’exercice moins facile à apprivoiser.

Pour y arriver, il est intéressant de progresser dans l’ordre de présentation des variantes. Commencer avec la barre hexagonale, pour ensuite apprendre la version sumo aidera l’apprentissage.

Pour améliorer la puissance verticale utile pour les sauts, le soulevé de terre conventionnel sera un bon choix. L’utilisation de la barre hexagonale demeure plus pratique et efficace lorsque l’on vise une amélioration de ce côté, mais comme la position des pieds est similaire, un transfert d’acquis est possible. Il ne sera pas conseillé d’effectuer des sauts avec charge cependant.

Note concernant la stabilité. Pour certaines personnes, la variante conventionnelle et le léger contact de la barre olympique avec les tibias et jambes par la suite est synonyme de stabilité. Cette particularité pourra pousser certains vers cette variante plutôt que la version avec barre hexagonale. En étant à l’intérieur de la barre hexagonale, sans appui, même léger avec la charge, cette dernière est libre d’osciller. 

COMMENT LE FAIRE

La première étape est de placer la barre olympique au-dessus de nos pieds à un pouce de distance de nos tibias. Une fois dans cette position, il sera important de ne pas tirer la barre vers soi en complétant le positionnement de départ. Il faudra plutôt se positionner par rapport à la barre.

La largeur des pieds correspond à un positionnement des talons sous les hanches. À nouveau, le repère de la position qui précède un saut vertical puissant est le bon. On peut penser à la position utile avant d'exploser pour un saut sur boîte.

En gardant les genoux relativement droits, il faut se pencher pour venir agripper la barre en fléchissant uniquement aux hanches. La largeur de la prise devra trouver le bon compromis entre proximité du corps (le plus compact, le mieux) et la nécessité de ne pas nuire au passage des genoux lors de l’exécution. Il faut donc viser une prise d’une largeur qui projettera les mains tout juste à l’extérieur du corps. Lors de la poussée initiale des pieds dans le sol, au moment où les genoux sont poussés vers l’extérieur, il faut que ceux-ci soient libres de passer.

Une fois les mains en position, il s'agit d’utiliser la barre pour se « tirer » en dessous de celle-ci en fléchissant les genoux. Lorsque la barre est en contact avec les tibias, il faut arrêter la flexion. Contrairement à la variante sumo, les tibias ne seront pas verticaux. Le dos doit avoir un angle approximatif de 45 degrés. Les hanches demeurent plus basses que les épaules.

C’est le moment de mettre les extensions thoracique et lombaire en place et de serrer la barre en utilisant les dorsaux. Comme mentionné dans les généralités, il faut imaginer que l’on casse la barre en deux avec les mains.

Il est possible de commencer le mouvement en enchaînant poussée et tirage. Pousser avec les pieds/jambes dans le sol et terminer l'extension avec les hanches une fois que la barre passe les genoux.

Il ne faut pas essayer de sortir davantage la poitrine à la fin du mouvement. L’extension thoracique doit être mise en place dès le départ. Elle ne doit pas se compléter ou être exagérée à la fin. L’extension des hanches, en serrant les fessiers, complète le mouvement. Il ne devrait pas y avoir de changements au niveau du dos ou de la poitrine.

Voici ce qu’il faut retenir:

  • Aligner la barre avec le milieu du pied. Garder un pouce entre la barre et les tibias;

  • Positionner la largeur des pieds de façon à ce que ceux-ci soient sous les hanches (position saut vertical);

  • Agripper la barre avec les mains à l’extérieur des genoux en comptant uniquement sur la flexion des hanches;

  • Fléchir les genoux pour un léger contact entre les tibias et la barre;

  • Exécuter les extensions lombaire et thoracique;

  • Serrer la barre avec les dorsaux;

  • Pousser puis tirer (pousser avec les jambes, tirer avec le dos).


ROUMAIN (RDL)

POURQUOI LE FAIRE

Le soulevé de terre roumain utilise une charge moins importante. En réduisant celle-ci, le stress imposé au corps est moindre que pour les soulevés de terre plus standard.

La variante est souvent utilisée comme mouvement d’assistance dans un programme. Avec une charge moindre, le nombre de répétitions sera un peu plus important que pour les soulevés de terre plus standard (barre hexagonale, sumo, conventionnel) qui sont généralement sous la barre des huit répétitions. Une plage de huit à douze répétitions sera plus fréquemment utilisée, une modulation davantage orientée vers l’hypertrophie. Pour en connaître davantage sur l’hypertrophie, cliquez >ici< pour un article publié récemment.

COMMENT LE FAIRE

Contrairement aux variations précédentes, le mouvement n’a pas le sol comme point de départ. La barre est déposée sur les bras de sécurité d’une structure d’haltérophilie. La hauteur des bras doit être ajustée de façon à ce qu’il faille se pencher / s'accroupir un peu pour saisir la barre et la dégager des bras.

Pour démarrer, il faut prendre une largeur de pieds et de mains confortables. Ces dernières sont à l’extérieur des jambes. 

Il faut soulever la barre et faire deux à trois pas vers l’arrière pour se dégager des bras de sécurité. Il n’est pas utile de trop s'éloigner, car si les dernières répétitions sont difficiles, il faudra reposer la barre rapidement sur les bras de sécurité.

Le soulevé de terre roumain est un mouvement que l’on pourrait qualifier de partiel par rapport à d’autres variantes. L’effort se concentre sur le retour une fois que la barre passe sous les genoux. En évitant de rapprocher la barre du sol jusqu’au contact des disques, la flexion et l’extension des hanches sont le point focal de l’exercice.

Une légère flexion aux genoux sera de mise tout au long du mouvement, sauf au moment où la barre est au plus haut.

Pour l’exécution, il faut penser à pousser les fessiers vers l’arrière au moment de se pencher. Les extensions lombaire et thoracique ainsi que le maintien de la barre proche de soi (en serrant la barre avec les dorsaux) doivent toujours être au rendez-vous.

Voici ce qu’il faut retenir:

  • Ajuster les bras de sécurité pour sortir la barre et la reposer avec un minimum d’efforts et sans trop se pencher;

  • Adopter une prise avec les mains à l’extérieur des jambes;

  • Faire de deux à trois pas vers l’arrière;

  • Commencer le mouvement aux hanches en gardant une légère flexion des genoux en se penchant vers l’avant, tout en sortant le fessier;

  • Descendre juste en dessous des genoux et remonter en position initiale;

  • Serrer les fessiers en fin de mouvement sans pousser la barre trop vers l’avant et sans exagérer l’extension thoracique.


Sur blocs (block pull)

POURQUOI LE FAIRE

Le soulevé sur blocs sera utile pour développer ses capacités et mieux performer pour des variantes de soulevé de terre ou d’autres mouvements. En travaillant à une hauteur spécifique, il devient possible de s’attaquer à la puissance d’une portion de mouvements tels que l’épaulé-jeté ou l’arraché.

Une autre utilisation possible des blocs est de travailler avec une charge plus importante que normal (comparé aux variantes plus standards). La charge n’étant pas au sol, l’amplitude moindre, il est possible de « surcharger ». Il faut cependant y aller avec modération, car une charge plu importante imposera davantage de tensions sur les muscles du bas du dos.

COMMENT LE FAIRE

Le nombre de blocs sera ajusté en fonction de ce qui doit être travaillé. Si cette variante est nouvelle pour vous, un bloc par côté devrait suffire. Si vous êtes un habitué du soulevé terre ou de l’utilisation des blocs, la barre devra se trouver (une fois les blocs en place) juste en dessous de la hauteur qui pose défi lors d’un soulevé de terre conventionnel. Par exemple, si le défi est de passer aux genoux, commencer le mouvement juste en dessous des genoux sera utile.

Si le moment le plus difficile du soulevé de terre est le démarrage à partir du sol, il sera possible d’utiliser les blocs pour travailler en déficit. Cette variante ne sera pas discutée dans le présent article, mais il est possible d’en apprendre un peu plus sur les blocs dans une récente vidéo produite au Studio en cliquant >ici<.

Une fois la hauteur sélectionnée, il s’agira de sélectionner entre la position de la variante conventionnelle ou sumo.

Voici ce qu’il faut retenir:

  • Aligner la barre avec le milieu du pied;

  • Sélectionner la position (conventionnel ou sumo);

  • Baisser les hanches et fléchir les genoux pour un léger contact entre les tibias et la barre;

  • Exécuter les extensions lombaire et thoracique;

  • Serrer la barre avec les dorsaux;

  • Pousser puis tirer (pousser avec les jambes, tirer avec le dos).


AVEC Prise large (snatch grip)

POURQUOI LE FAIRE

Cette variation est utile pour améliorer le soulevé de terre conventionnel ainsi que pour l’arraché en haltérophilie. En prenant une prise large comme pour l’arraché, elle se rapproche de la spécificité du mouvement. Naturellement, le mouvement se termine aux hanches sans poursuivre sa course vers le haut de la tête.

En adoptant une position au sol correspondant au soulevé de terre conventionnel, mais une prise de mains large, l’engagement dorsal n’a pas le choix d’être au rendez-vous. L’effort au niveau de la préhension est en parallèle plus important.

Il faut s’attendre avec cette configuration à travailler avec une charge moindre.

COMMENT LE FAIRE

La position au sol est habituellement similaire à celle d'un soulevé de terre conventionnel. Si l’objectif est d’améliorer la version sumo, il est possible d’adopter une base d’appui à mi-chemin entre la variante conventionnelle et sumo.

Une fois la position au sol choisie, il faut mettre en place une prise large. Pour l’établir, dans le cas où elle ne serait pas connue, il suffit de prendre une barre dans ses mains et de faire un garde-à-vous. En éloignant les mains graduellement, la barre montera le long du corps. Une fois que celle-ci sera au creux des hanches, la largeur de la prise sera la bonne. 

Après avoir saisi la barre, il suffit d’abaisser les hanches tout en fléchissant les genoux pour apporter les tibias au contact de la barre.

Comme toujours, avant d'entamer le mouvement, en poussant dans le sol avec nos pieds, il faut mettre en place les extensions thoracique et lombaire, puis serrer les dorsaux. Cette dernière instruction sera d'autant plus importante pour une exécution efficace de cette variation. Ne pas oublier de compléter l’extension de hanches en toute fin de mouvement.

Voici ce qu’il faut retenir:

  • Sélectionner la largeur de l’appui au sol en fonction de la finalité du travail (pour une variante conventionnelle ou sumo ou encore un arraché);

  • Adopter une prise large (au besoin se référer aux indications ci-dessous pour établir la largeur);

  • Baisser les hanches et genoux de manière simultanée jusqu’au contact des tibias avec la barre;

  • Exécuter les extensions lombaire et thoracique;

  • Serrer la barre avec les dorsaux;

  • Pousser puis tirer (pousser avec les jambes, tirer avec le dos).


Conclusion

Au risque de se répéter, le soulevé de terre est un incontournable de l’entraînement athlétique. Le patron moteur utilisé en fait un exercice d’une redoutable efficacité. La variété intéressante, qu’il s’agisse d’éviter la monotonie ou de viser une adaptation spécifique, est également un atout important.

En vous donnant des indications détaillées sur plusieurs variantes, nous espérons que vous serez rapidement confortable avec cet essentiel.

L’équipe du Studio est naturellement disponible pour épauler. Le mouvement demeure technique et pour accélérer l’apprentissage, rien de mieux qu’un encadrement personnalisé.

Bon soulevé de terre et bon entraînement !


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QUELQUES MOTS SUR YovaNN

Pratiquant la dynamophilie et passionné de Strength & Conditioning, il considère qu'une bonne base combinant force musculaire et capacités cardiovasculaires est primordiale pour une condition physique optimale et pour prévenir les blessures

Pour éviter le surplace et les dogmes, d’une discipline en constante évolution, il lit avec avidité sur l’entraînement avec un faible pour les sujets traitant de programmation, périodisation et prévention des blessures.

Son rire et son autodérision le rendent éminemment approchable. Derrière un caractère affable, on trouve un entraîneur rigoureux pour qui la simplicité est synonyme d'efficacité.

Préparez-vous à une bonne ambiance lors des séances de coaching. Il apprendra à vous connaître rapidement et éliminera, avec votre concours, les limites que l’on peut parfois se fixer sans bonne raison.

B.Éd. Enseignement de l’éducation physique et à la santé / Certification Ataraxia CPEP-1 entraîneur privé


Référence

Periodized resistance training for persistent non-specific low back pain: a mixed methods feasibility study / Tjøsvoll O., Svein et al., 2020