Anthony Couturier, en route pour l’équipe canadienne

25 septembre 2023 / Article maison
Rédaction: Christian Pilon / Partenaire

Au Studio depuis 5 ans, comme entraîneur-kinésiologue au départ, il a ajouté une casquette de partenaire il y a 6 mois. Ponctuellement, Anthony quitte les opérations pour s’adonner à sa passion: le bobsleigh. Après avoir joué au football universitaire (McGill), son esprit compétitif a trouvé son bonheur dans cette discipline. Membre de l’équipe canadienne à trois reprises, il a fait une pause en 2022. Il reprend actuellement son parcours de brakeman.

Dans une brève entrevue, nous avons fait le point sur le chemin parcouru et ce qui l’attend dans les prochaines semaines. Vous pouvez suivre Anthony sur sa page Instagram >

Christian (C pour la suite): Où te trouves-tu en ce moment ?

Anthony (A pour la suite): Calgary, au centre canadien d’entraînement de l’équipe de bobsleigh. Les sélections sont en cours et je participe à un certain nombre d’évaluations pour faire ma place dans l’équipe.

C: Compliqué de faire sa place? La compétition est féroce?

A: Nous sommes 18 mois après les J.O., il y a quelques places qui se sont libérées, mais en même temps les attentes sont importantes avec la médaille de bronze remportée en bobsleigh à 4 à Beijing. Le Canada a toujours fait bonne figure sur la scène internationale, il serait bien de continuer la tradition d’excellence.

C: À quoi ressemblent tes journées actuellement?

A: Nous sommes dans la période d’évaluation. J’avais une séance d'évaluation hier, une nouvelle demain, je suis donc entre deux séances au repos. Je m’assure donc de bien dormir et de manger. Excitant, n’est-ce pas !

Si on parle des séances d’évaluation, on utilise ce qui s’appelle le Ice House, il s’agit d’une piste de départ où on se mesure au chrono. Une rotation entre les équipiers se fait la plupart du temps avec le changement d’un équipier sur quatre. En présumant que les autres auront fourni un effort équivalent, on est en mesure de déterminer l’apport de chacun. J’essaie de me classer dans l’équipe 1 en prévision des championnats qui auront lieu à la fin du mois.

Lors de ces séances,  après un bon échauffement, on est en mesure de donner un maximum de 6 à 8 poussées. Le tout dure environ 1 h 30, ce qui peut sembler peu. Comme on donne le maximum chaque fois, les performances diminuent considérablement après un certain nombre d’élans.

C: Comment ça se passe pour toi ?

A: Rien de gagné, il y a beaucoup d'athlètes talentueux, mais à 29 ans, j’arrive dans une zone intéressante où l’équilibre entre expérience et performance est pas mal pour le sport. J’ai pris une saison de pause sans pour autant arrêter l’entraînement en salle. J’ai fait des gains en force, puissance et masse musculaire. J’ai bien profité des nouvelles installations du Studio avec les 100 pi de gazon synthétique. Idéal pour pratiquer les départs! J’arrive en grande forme et reposé mentalement.

Côté expérience, la dernière année m’a permis de trouver le bon équilibre entre entraînement et récupération. Dans le passé, très compétitif, même seul dans mon coin, je pouvais pousser trop loin les entraînements. Si j’avais mis un objectif chiffré sur le papier, un nombre de répétitions ou une charge, je donnais tout et probablement trop pour l’atteindre. J’ai été plus à l’écoute de mon corps et trouvé un point d’équilibre intéressant. Je travaille dur, mais je sais quand m’arrêter pour aller chercher le stimulus recherché. Cette dynamique m’a beaucoup aidé à progresser.

C: Qu’est-ce qui est le plus difficile dans ce sport?

A: Il y a certes une question de coordination. On explose. Les mains s’appuient une fraction de seconde plus tard sur une petite barre de métal. On accélère et court à pleine vitesse sur une pente glacée. On doit poser le pied sur une petite plateforme de 4” de large, avant de sauter dans le traîneau en glissant les pieds au bon endroit, derrière le pilote (je suis souvent 2e dans le traîneau). Tout ça doit se faire en harmonie avec trois autres colosses en moins de 10 s. Après, on prend de la vitesse, on se tape des 4-5 G en approchant les 150 km/h; la partie facile!

Au-delà de cette relative complexité, comprimée dans un court laps de temps, il y a une forme de simplicité qui me séduit dans le sport. Que l’on parle de la période d’évaluation pour les sélections, période dans laquelle je suis actuellement, ou lors de compétitions, il y a un seul juge: le chrono. Le résultat de nos efforts n’a rien de subjectif, il n’y a pas dix millions de pièces mobiles, comme au football par exemple.

C: Qu’est-ce qui t’attend dans les prochaines semaines ?

A: Montréal, une semaine et retour à Whistler pour les championnats canadiens. Si tout va bien, je serai sur les rangs comme brakeman dans le premier équipage en vue de la saison qui débutera à Whistler début novembre.

C: Bonne glisse pour la suite !

A: Merci ! Salutations aux membres et à l’équipe.


Anthony coordonne ses gestes en 2e position en embarquant derrière le pilote lors d’une descente aux championnats canadiens de 2020.

Crédit photo: IBSF

À l’entraînement à Lake Placid


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